Ce blog a été l’occasion de le répéter maintes fois : les exigences vis-à-vis de l’entreprise sont en forte croissance. Les clients, par ailleurs consommateurs, membres de la société civile et parfois actionnaires, font partie des fameux « stakeholders ». Ils sont de mieux en mieux informés et adhèrent de plus en plus à des associations. La France détient un record avec 7 à 800 000 associations. On ne compte plus les ONG et autres associations préoccupées par le devenir de la terre et de ses sociétés : Attac, Transparancy International, Amnesty International, AC !, …
Le boycott est une arme, largement utilisée aux Etats-Unis avec le mouvement consumériste (avec une figure de proue en la personne de Ralph Nader). La France commence à la découvrir progressivement. Ainsi des appels au boycott des produits de Danone / Lu suite aux licenciements dit « boursiers » en 2001, des stations service Total suite au naufrage de l’Erika et plus récemment de la Star Academy et de Nestlé (appel d’Attac fin 2005).
Vous nous direz que ces appels au boycott n’ont pas eu d’effet radical sur les ventes de ces sociétés ? Certainement, mais quel effet en terme de médiatisation, quel impact en terme d’image et quel traumatisme pour les dirigeants et salariés de ces groupes ! Une entreprise peut-elle se payer le luxe de ne rien faire ou de ne pas se préparer ?
Une étude publiée dans Stratégies du mois d’avril 2004 et réalisée par Research International met en évidence le sujets les plus sensibles. Les français sont prêts à boycotter une entreprise si :
Cette étude met en évidence une forte sensibilité aux questions des droits de l’homme et du consommateur et une moindre sensibilité aux aspects de gouvernance et de droits des salariés.
- elle emploi des enfants dans certains pays (61%)
- elle ne se préoccupe pas de la santé/sécurité de ses clients (58%)
- elle pollue l’environnement (51%)
- elle ne tient pas compte des réclamations de ses clients (50%)
- elle licencie pour augmenter ses profits (49%)
- elle est implantée dans des pays qui ne respectent pas les droits de l’homme (46%)
- elle a des pratiques financières douteuses (43%)
- elle délocalise dans des pays où le prix du travail est moins cher (41%)
- elle ne se préoccupe pas des habitants des régions où elle est implantée (40%)
- elle a un patron qui tire un profit personnel de sa position (40%)
- elle crée des produits qui ne sont pas durables (34%)
- elle gaspille de l’énergie (34%)
- elle exploite ses fournisseurs (33%)
- elle crée des emplois précaires (CDD, intérims) plutôt que des emplois durables (32%)
- elle ne tient pas compte de l’avis de ses syndicats (28%)
- elle crée des produits qui ne sont pas recyclables (27%)
Pour les chefs d'entreprise, la réputation de leur société est au coeur de leurs occupations quotidiennes. Citons une étude SOFRES publiée en 2001. Les patrons sont attentifs (très attentifs) à :
- la réputation de leur entreprise : 91 % (58 %)
- la satisfaction de leurs clients : 83 % (38 %)
- la satisfaction de leurs actionnaires : 75 % (37 %)
- la sécurité des sites industriels : 56 % (18 %)
- l'environnement : 45 % (11 %)
- la satisfaction de leurs salariés : 41 % (8 %)
Rédigé par : Allen (Kyos) | 23/01/2006 à 17:49
Complétons ces propos... De nos jours, n'importe quel groupe de pression peut influencer une entreprise. Il est même pas nécessaire de se constituer en tant qu'association, un seul individu de perturber une assemblée générale dès lors qu'il possède une action. Il peut lui suffire d'envoyer un courrier dans un journal ou un magazine, de créer un blog ou un site tourné contre l'entreprise, des tournants locaux, slogan et publicité...
Mais le système, devenu roi, et le recours devant la justice. La tendance se développe et devient même préférée aux manifestations dans la rue. Une action judiciaire permet une grande publicité, lorsqu'elle est relayée par les médias. Pire, on en parlera tout au long de la procédure (de la plainte jusqu'au procès en passant par les mises en examen etc.).
Les entreprises sont devenues très vulnérables. Il suffit de se souvenir de l'affaire Buffalo Grill qui a défrayé la chronique pendant de longues semaines.
Rédigé par : Allen (Kyos) | 23/01/2006 à 17:45
Bonjour,
Je m'apelle Timothée, et je voudrais laisser un petit commentaire sur le sujet :"Le boycott, arme de destruction massive". Avec la venue des soldes, une association a trouvé le moyen de se faire remarquer et de parler d'elle pour lutter contre l'exploitation des jeunes enfants dans les pays sous developpés.Les membres de cette assoc. entre dans les magasins bondés de monde et laissent des boules puantes à effet immédiat et effet à retardement qui font fuir les gens en moins de deux. Sur le sol on peut trouver de nombreux petit messages où l'on peut lire:" La Revanche des Sales Gosses".
Je voulais aussi dire que ce blog est très interessant et j'espère que vous continuerez à publier de nombreux articles tous plus interessants.
A bientôt Tim
Rédigé par : Tim | 16/01/2006 à 19:22
Je suis en DEA et je m'intéresse à ces questions que je devrai traiter dans un mémoire au prochain trimestre. Selon vous le boycott va-t-il se développer ? quelles sont les autres "armes" disponibles et par qui sont-elles susceptibles d'être utilisées ? Enfin pouvez vous me conseiller une bibliographie ?
Merci par avance
Marie
Rédigé par : Marie | 28/12/2005 à 17:34