La RSE serait une affaire de grande entreprise ? Pas si sûr…
Les démarches dites RSE se développent encore lentement dans les PME. Même si plus de 50% d'entre elles déclarent s’engager dans des actions socialement responsables, rares sont celles qui agissent dans le cadre d'une politique mûrement réfléchie.
Les PME ont été longtemps laissées de côté dans les publications, les mesures gouvernementales et les actions menées par leurs partenaires, grandes entreprises. Plusieurs initiatives et discours internationaux et gouvernementaux montrent que cette réalité évolue. Ainsi la Chambre de Commerce Internationale (ICC) propose-t-elle « neuf mesures pratiques pour une gestion d'entreprise responsable » destinées aux entreprises de toutes tailles. L'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) travaille sur le rôle des PME dans le contexte plus large de l'agenda de développement durable. Enfin, en Europe, la Commission Européenne a souligné l'importance d'impliquer davantage les PME dans la responsabilité sociale (sources : livre vert sur la RSE, juillet 2001 ; communication sur la RSE, juillet 2002...). Rappelons que plus de 98 % des entreprises européennes sont des PME.
Par ailleurs, un dirigeant de PME est susceptible d’être en but à plusieurs obstacles ; par ordre chronologique :
- Il se peut tout simplement qu’il n’y ait jamais réfléchi ou qu’il ait estimé que son entreprise n’est pas concernée par la RSE.
- Une fois convaincu que la RSE est un sujet à approfondir, il se rendra compte probablement qu’il a une mauvaise connaissance du sujet.
- Après s’être informé et documenté, le manque de temps et de ressources apparaîtra comme un frein majeur.
- Tout comme le fait qu’il manque d'appui, et surtout d'aide adaptée au monde des PME (41 % des 8000 PME consultées en Angleterre en 2003 exprimaient un besoin de conseils).
- Enfin, on peut aisément imaginer qu'un dirigeant d'entreprise doive s'assurer également du soutien de ses plus proches collaborateurs. Il devra donc convaincre pour s’engager en matière de RSE.
Enfin, il est vrai que les PME présentent certaines spécificités par rapport aux grandes entreprises :
- La propriété du capital étant souvent concentrée dans les mains du créateur ou de sa famille, les préférences du dirigeant sont plus prégnantes que dans les grandes entreprises dans lesquelles d'autres parties prenantes ont un poids relatif plus important : management, organisations syndicales, fonds de pension...
- La PME est le plus souvent très liée à son environnement local. Sa réputation, sa crédibilité ainsi que celles de son dirigeant sont donc particulièrement affectées par la nature des relations qu'elle entretient avec la communauté. Les PME privilégieront donc généralement les actions de portée locale.
- Les PME disposent de ressources humaines et financières moins importantes que les grandes entreprises.
Malgré cela, 14 % des PME souhaitent aujourd'hui intensifier leur participation dans des activités socialement responsables au cours des trois prochaines années (source : European SMS and social and environmental responsibility).
Les PME peuvent bénéficier d’accompagnement qui sont dimensionnés en fonction de leur taille, de leurs enjeux et de leurs moyens. En France, deux outils ont été développés par des associations professionnelles : la performance globale du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprise) et le bilan sociétal du CJDES (Centre des Jeunes Dirigeants et des acteurs de l'Economie Sociale). Il existe également le SD21000 de l’AFNOR.
Chez Kyos Conseil, nous pensons que les PME vont être de plus en plus demandeuses d’aide en matière de RSE car des effets de filières vont se développer. Aujourd’hui les producteurs de fruits et légumes sont impactés par le développement du BIO. Leurs acheteurs, la grande distribution, achètent de plus en plus chez les producteurs qui sont « estampillés » Développement Durable. Et puis, il ne faut pas exclure les actions volontaires et parfois militantes de certaines PME. Notre préoccupation est que ces aides soient axées sur des actions simples issues d’une vision claire de la direction mais pas forcément adossées à une démarche très structurées à l’instar de ce que font les grands groupes tenus pas la production de leur rapport de Développement Durable. C’est ce que nous appelons l’approche « Easy Way ».
Si vous appartenez à une PME, faites nous part de vos enjeux, de vos envies et de vos initiatives…
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